“C’était une construction intérieure, une base de repli, une secrète terre d’accueil, mais aussi quelque chose d’offensif, qui participait au complot à mains nues de quelques individus contre l’univers capitaliste et contre ses ignominies sans nombre.”
Antoine Volodine, Le post-exostisme en dix leçons, leçon onze.
Étendues infinies indéterminées, guerres en boucles, déserteurs botanistes, mémés communistes increvables, espaces-temps intermédiaires, poches de résistance mentales, tactiques révolutionnaires chamaniques, animaux en errance karmique, cryptographie surréaliste, amitiés instinctives, poésie de combat, ordres de missions hallucinés… Voici quelques composés de la littérature “complot à mains nues (…) contre l’univers capitaliste” menée en une quarantaine de livres par l’auteur connu sous le pseudonyme Antoine Volodine et sa bande d’hétéronymes (Lutz Bassman, Elli Kronauer, Manuela Draeger…) comme autant de dissidents à l’ordre mondial inhumain, ainsi que des “amies” comme Maria Soudaieva, dont le fantastique Slogans, qu’il a traduit du russe au français, pourrait bien être une mine de pass-phrases imprenables. Coup de coeur aussi pour les livres de Manuela Draeger à destination du jeune public, à l’école des loisirs, et surtout pour Onze Rêves de Suie.
Son dernier roman Terminus Radieux a reçu cette année le prix Médicis de la littérature, ce qui signifie que pour une fois, on peut s’acheter un excellent livre en speed à la gare, et se ressourcer âme, coeur, imaginaire, action, en base de repli, secrète terre d’accueil. En littérature amie.